La Roumanie en guerre
Dès la déclaration de guerre, les trois armées roumaines envahissent la Transylvanie hongroise dont les capacités de défense semblent limitées. Mais le lendemain, 28 août, l'Allemagne réagit immédiatement:
- en organisant la défense de la Transylvanie confiée, début septembre, au général von Falkenhayn qui vient de perdre son poste de chef d'État-Major général au profit d'Hindenburg.
- en passant à l'offensive au sud de la Roumanie, dans la Dobroudja, en s'appuyant sur les forces allemandes et bulgares (que rejoindront ensuite des forces turques) confiées au général Mackensen.
Dès octobre, les forces roumaines doivent évacuer la Transylvanie et défendre le territoire national pris entre les machoires d'un étau.
Malgré les tentatives des Alliés pour soulager leur allié roumain (offensive de l'Armée d'Orient contre la Bulgarie en septembre) et malgré des efforts désespérés pour endiguer l'offensive des Centraux, les forces roumaines se trouvent rapidement dans une situation dramatique. Le 6 décembre, déclarée ville ouverte, Bucarest tombe. Ce qui reste de l'armée roumaine s'échappe alors vers la Moldavie pour rejoindre les forces russes et établir une ligne de défense le long du fleuve Sereth, jusqu'aux bouches du Danube. Le roi et le gouvernement roumain s'installent dans ce réduit, dans la ville de Jassy.
De janvier à l'été 1917 le front se stabilise et redevient plus calme, ce dont profitent les forces roumaines pour se reconstituer avec l'aide de la France (mission du général Berthelot).
Malgré la 1ère révolution russe, en mars, les forces roumaines et russes résistent de façon héroïque à l'offensive austro-allemande durant l'été 1917 (bataille de Marasesti, le "Verdun" roumain) . Mais la 2ème révolution russe, en octobre, porte un coup fatal: l'armée russe se désagrége totalement et le gouvernement bolchevique conclut un armistice pour négocier la paix. Incapables de tenir seuls le front du Sereth, les Roumains signent à leur tour l'armistice de Focsani, début décembre 1917, puis la paix de Bucarest en mai 1918.
Pourtant, le 10 novembre 1918, la Roumanie entre à nouveau en guerre ce qui lui vaudra, en tant que puissance victorieuse, des gains territoriaux très importants que certains alliés jugeront excessifs compte tenu de sa position quelques mois plus tôt... Il n'en reste pas moins vrai que le coût humain de la guerre pour la Roumanie était important puisque, sur 1 million de mobilisés, elle en avait perdu plus du quart (morts et disparus des combats ainsi que de l'épidémie de typhus).
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