La résurrection de la Pologne et ses conséquences...

Si la 1ère Révolution russe de mars 1917 marque une étape importante, la 2ème Révolution russe de novembre 1917 s'avère décisive... La prise du pouvoir par les Bolcheviks s'accompagne en effet de mesures essentielles pour les nationalistes polonais: recherche d'une paix rapide et liberté des peuples.

Dès la mi-décembre 1917, un armistice est signé entre les Puissances Centrales et le nouveau pouvoir en Russie mais, les négociations de paix traînant en longueur, les troupes allemandes pénètrent plus profondément à l'intérieur du territoire russe et forcent ainsi les Bolcheviks à accepter de signer le traité de paix de Brest-Litovsk début mars 1918. Si les pertes territoriales de la Russie sont énormes, ce traité inquiète considérablement les nationalistes polonais par rapport au tracé des frontières de leur futur État et ce d'autant plus que les difficultés rencontrées par le pouvoir bolchevique favorisent l'émergence de mouvements nationalistes, souvent soutenus par les Allemands, dans les provinces baltes ou en Ukraine...

1. L'indépendance de la Pologne:

Tenant compte des revers militaires subis par les Puissances Centrales à l'Ouest, le Conseil de Régence proclame l'indépendance de la Pologne dès le 7 octobre 1918. Libéré de prison par les Allemands le 9 novembre, Pilsudski rentre immédiatement en Pologne où il reçoit du Conseil de Régence tous les pouvoirs civils et militaires et proclame la République. Mais les Alliés ne reconnaissant que le Comité National de Roman Dmowski, un compromis doit être trouvé: un délégué, le pianiste Ignace Paderewski, arrive de Paris en janvier 1919, confirme dans ses fonctions Pilsudski qui, en échange, reconnaît le Comité National comme "représentant des intérêts polonais auprès des Alliés" et accepte que Paderewski devienne Premier ministre et ministre des Affaires Étrangères du nouveau gouvernement d'union nationale. C'est à ce titre que ce dernier va diriger, avec Roman Dmowski, la délégation polonaise à la conférence de la Paix à Versailles. La droite polonaise qui se méfie des sympathies de gauche de Pilsudski est ainsi rassurée tandis que la Pologne peut désormais compter sur l'armée Haller au moment où les querelles de frontières se multiplient... C'est à la mi-avril 1919, avec l'appui du maréchal Foch, que la 1ère DI polonaise quitte la France pour la Pologne où vont la rejoindre peu après d'autres divisions, en tout près de 70 000 hommes et un important matériel.

Roman Dmowski

Ignacy Paderewski

2. La question du territoire polonais et ses conséquences militaires:

Si la résurrection d'un État polonais était acquise puiqu'elle faisait partie des 14 points (article 13) énoncés par le président Wilson en janvier 1918, en revanche le problème de ses limites était loin d'être réglé d'autant plus que, parmi les nationalistes, la tendance "dure" réclamait un retour aux frontières de 1772, source de conflits avec tous les voisins immédiats...

- l'Ukraine

- l'Allemagne

- la Tchécoslovaquie

- la Russie Soviétique

- la Lituanie

Cela explique la diversité de la phaléristique polonaise concernant cette période...