Banniere1
Alliés
Puissances Centrales Pays neutres Nouveaux États Conséquences de la guerre
Médailles de table

 

 

ArmesPologne2

 

ArmesPologne1

 

 

 

 

Pologne

 

 

 

Polognerappel2

 

 

La Pologne et la Première Guerre mondiale

 

Avant la Première Guerre mondiale, le nationalisme polonais est particulièrement désuni avec plusieurs courants:

- certains Polonais acceptent la domination allemande, russe ou autrichienne.

- d'autres croient au contraire à la résurrection d'un État polonais mais l'échec des différentes insurrections qui ont éclaté au XIXème siècle suscite beaucoup d'interrogations quant au bien fondé de l'utilisation de la force...

 

Cela explique l'émergence de deux "familles":

 

  • Les nationalistes "autonomistes": pour eux, seule une Pologne autonome peut renaître soit au sein de l'empire austro-hongrois (austrophiles), soit au sein de l'empire russe (russophiles). Le terreau nationaliste austrophile est particulièrement riche en Galicie autrichienne, les Habsbourg ayant accordé à cette province une certaine autonomie et permis l'épanouissement de la culture polonaise dans la deuxième moitié du XIXème siècle.

 

  • Les nationalistes "indépendantistes": ils croient à la résurrection d'une Pologne indépendante. L'un des principaux représentants de ce courant est Joseph Pilsudski qui, né "Russe", se lance très vite dans l'action subversive, ce qui lui vaut d'être interné 5 ans en Sibérie pour complot contre le tsar. En 1892, de retour de captivité, il adhère au Parti Socialiste Polonais (PPS) qui a la particularité d'être aussi impliqué, sinon plus, dans la défense de la cause indépendantiste que dans les luttes révolutionnaires (en 1906, le parti se scindera d'ailleurs en deux, l'aile droite, avec Pilsudski, réaffirmant que le but ultime reste la création d'une "république polonaise démocratique et indépendante"). Avant 1914, on retrouve Pilsudski en Galicie où il dote le mouvement nationaliste d'une force paramilitaire en développant des Sociétés de Tir et il se dit prêt à une alliance "stratégique" avec l'Autriche contre la Russie en cas de guerre.

 

 

Lignedecorative

 

 

1. Les Polonais et les Puissances Centrales:

 

- En 1914, les Allemands ou Autrichiens de souche polonaise sont logiquement mobilisés dans les deux armées impériales au sein desquelles ils se battront, pour la plupart fidèlement, à l'Est comme à l'Ouest (France, Italie).

 

- Par ailleurs, Pilsudski étant prêt à utiliser tous les moyens pour faire triompher la cause polonaise, il propose à l'Autriche la création d'une Légion Polonaise pour combattre de façon autonome sur le front russe au sein de l'armée impériale austro-hongroise. La Légion Polonaise comptera jusqu'à 20 000 hommes répartis dans 3 Brigades où on retrouve, entre autres, Joseph Pilsudski à la tête de la 1ère et Joseph Haller à la tête de la 2ème.

Son recrutement comporte deux contingents distincts:

 

  • un contingent austro-polonais souvent issu des Sociétés de Tir formées en Galicie. Si Pilsudski n'obtient pas l'autonomie qu'il réclame, ce volet militaire est néanmoins complété par un volet politique puisque, à la mi-août 1914, les nationalistes polonais de Galicie forment le "Comité National Suprême" (NKN) favorable à l'alliance autrichienne. Pildsudski adhère à ce Comité mais émet les plus fortes réserves sur les liens trop étroits le liant à l'Autriche dans l'optique de la création d'un État polonais réellement indépendant. Ce contingent, dans sa grande majorité, restera fidèle à l'alliance autrichienne jusqu'au traité de Brest-Litovsk.

 

  • un contingent russo-polonais. De fait, à partir du printemps 1915, les succès des Puissances Centrales leur permettent d'occuper des parties de plus en plus importantes de la Pologne russe (prise de Varsovie dès août 1915), Pilsudski se chargeant de recruter les Polonais de nationalité russe en s'appuyant sur une structure créée secrètement dès octobre 1914: l'Organisation Militaire Polonaise (POW).

 

Durant l'été 1916, pour continuer à se battre, les troupes polonaises levées en Russie par Pilsudski exigent une réponse claire des autorités austro-allemandes sur le sort réservé à la Pologne et Pilsudski lui-même, pour accentuer la pression, abandonne le commandement de la 1ère Brigade ce qui entraîne un malaise important au sein de la Légion. En novembre 1916, pour s'assurer la collaboration des Polonais de Russie, les autorités austro-allemandes créent un "Royaume de Pologne" et les régiments polonais y sont déployés, base d'une future "armée nationale". Sur le plan politique, le Comité National suprême est remplacé en janvier 1917 par un Conseil d'État provisoire auquel participe Pilsudski. La 1ère révolution russe de mars 1917 et les propos du nouveau Gouvernement provisoire sur un "État polonais indépendant", bientôt complétés par les déclarations du président américain Wilson, confortent Pilsudski dans son attitude intransigeante: il démissionne du Conseil d'État qu'il juge trop conciliant et demande aux soldats polonais de refuser de prêter le serment de fidélité d'armes exigé par les Allemands (lors de la cérémonie de juillet 1917, 5200 Légionnaires sur 6000 suivent l'ordre de Pilsudski, préférant être arrêtés et internés). Peu de temps après, Pilsudski est à son tour arrêté et interné en Allemagne tandis que le Conseil d'État provisoire démissionne fin août. Les combattants polonais "légalistes" sont reversés, pour les russo-polonais, dans une "Armée Polonaise" sous contrôle allemand et, pour les austro-polonais, dans un "Corps Auxiliaire Polonais" sous contrôle autrichien. Mais, malgré la création par les Allemands d'un Conseil de Régence du Royaume de Pologne, le sort du futur pays se joue désormais à l'Ouest avec les Puissances Alliées, le traité de Brest-Litovsk confirmant les craintes des nationalistes...

 

 

Pologne1917
Pilsudski Haller

Josef Pildsudski

Josef Haller

 

 

2. Les Polonais et les Puissances Alliées:

 

Lorsque la guerre éclate, les Polonais de Russie sont logiquement mobilisés dans l'armée impériale au sein de laquelle ils se battront jusqu'à son effondrement, les nationalistes polonais de Russie espèrant que le pouvoir impérial, en signe de reconnaissance, saura se montrer généreux envers la cause polonaise... Parmi eux Roman Dmowski, co-fondateur en 1897 du Parti National-Démocrate polonais (marqué à droite), député à la Douma et farouchement anti-allemand...

 

À l'Ouest, dès la déclaration de guerre, la diaspora polonaise estime également que la guerre peut avoir des incidences positives pour la cause nationale: dès le mois d'août 1914, un Comité des Volontaires Polonais est créé en France et les engagements se multiplient au sein de la Légion Étrangère. Les unités au sein desquelles ils servent seront engagées à partir du printemps 1915 en Artois, en Picardie, en Champagne, payant un lourd tribut.

 

Toutefois, le but ultime des nationalistes reste la reconnaissance par les Alliés d'une armée et d'un État polonais indépendants, question que ni la France, ni le Royaume-Uni ne souhaitent évoquer pour ne pas froisser leur allié russe...

 

Au début de l'année 1917 la situation évolue rapidement:

 

- début mars, la 1ère Révolution russe amène au pouvoir un Gouvernement provisoire qui admet la création d'un État polonais indépendant.

 

- début avril, sous la direction de Roman Dmowski, est constitué un Comité National Polonais qui s'installe à Paris. Il sera officiellement reconnu par la France, le Royaume-Uni, l'Italie et les États-Unis entre septembre et décembre 1917.

 

- début juin, la France accepte la création d'une "armée polonaise autonome, combattant sous ses couleurs et avec ses cadres, mais sous les ordres du commandement français". C'est une mission militaire franco-polonaise dirigée par le général Archinard qui est chargée du recrutement, de l'organisation et de l'instruction de cette nouvelle force.

 

L'armée polonaise en France:

 

Son recrutement est très diversifié: Polonais combattant au sein de la Légion Étrangère, Français d'origine polonaise servant dans des unités françaises, Polonais de nationalité russe combattant dans les brigades russes en France ou sur le front d'Orient, engagements volontaires (en particulier d'Américains d'origine polonaise), Polonais de nationalité allemande ou autrichienne prisonniers en France, Royaume-Uni, États-Unis ou Italie.

Il est décidé que les régiments d'infanterie polonais seront appelés "Régiments de Chasseurs Polonais" (RCP), le 1er Régiment voyant le jour en janvier 1918 et la 1ère DI polonaise en juin. Les effectifs de cette armée atteindront 30 000 hommes en novembre 1918.

Fin septembre 1918, la France accepte de reconnaître l'indépendance de l'armée polonaise qui devient officiellement une armée "alliée" contrôlée par le Comité National. Début octobre, ce dernier nomme le général Josef Haller commandant de l'armée polonaise en France d'où son nom d'"Armée Haller" (en février 1918, compte tenu de l'orientation donnée aux négociations du futur traité de Brest-Litovsk, Joseph Haller a refusé de continuer à combattre aux côtés des Puissances Centrales, est passé du côté russe puis a rejoint la France).

 

 

retour haut de page
Flecheretour3 Flecheretour4 Flechesuivant2
Flechehaut2

page précédente

retour accueil Pologne

page suivante

Alliés Puissances Centrales Liens Pays neutres Accueil Nouveaux États Conséquences de la guerre Médailles de table