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Un peu d'histoire...
Alors que la situation militaire est en train de sceller le sort de l'Empire austro-hongrois, la Hongrie semble une exception au milieu du chaos général, les indépendantistes étant minoritaires au Parlement de Budapest. Tout s'enchaîne pourtant très vite: fin octobre 1918, dans le but de sauver ce qui peut l'être, le comte Karolyi regroupe autour de lui les partisans de l'indépendance et forme un Conseil national. Karolyi joue alors sur la peur des Hongrois de voir leur pays démembré pour imposer l'idée de République comme l'a fait l'Autriche. Le 13 novembre, malgré les pressions subies, Charles Ier refuse de renoncer publiquement au trône de Hongrie et s'en remet à la volonté du peuple. Le Conseil national hongrois en profite, le 16 novembre, pour proclamer la République alors qu'une grande partie de la population reste fidèle à son souverain.
Président provisoire de la nouvelle République, Karolyi voit rapidement la situation lui échapper au profit des socialistes, des troubles, favorisés par la misère générale, éclatant dans le pays. Le mouvement insurrectionnel est contrôlé par un journaliste hongrois, Bela Kun, soutenu par Lénine. Dans le même temps, profitant de l'affaiblissement du pays, les troupes roumaines, tchèques et serbes pénètrent en Hongrie pour repousser leurs frontières. Bela Kun s'érige alors en "gardien de l'intégrité territoriale" du pays: fin mars 1919, un gouvernement révolutionnaire s'installe à la tête de l'État et proclame la dictature du prolétariat. Cette aventure ne va durer que 133 jours car, au rejet de la politique de terreur qu'il met en place et à la peur du collectivisme, vont s'ajouter les revers politiques et militaires. En effet, soutenus par les troupes d'occupation françaises, un gouvernement et une petite armée contre-révolutionnaires sont formés sous l'égide de l'archiduc Joseph et de l'amiral Horthy. Par ailleurs, les forces communistes sont incapables de s'opposer victorieusement aux troupes tchécoslovaques au Nord et roumaines au Sud-Est. Le 1er août 1919, face à la progression des troupes roumaines, Bela Kun et son gouvernement doivent fuir le pays, Budapest tombant le 6 .
Les élections de janvier 1920 donnent la majorité à deux partis favorables à une forme monarchique de l'État mais, pour éviter de déplaire à certaines puissances alliées opposées à toute restauration de la famille des Habsbourg, ils confient la régence à l'amiral Horthy, ancien commandant en chef de la marine impériale austro-hongroise. Le traité de Trianon de juin 1920 n'en est pas moins désastreux, au moins sur le plan territorial. En mars 1921, l'échec de la tentative de rétablissement de l'ancien empereur Charles sur le trône de Hongrie renforce au final la position de l'amiral Horthy. Ce dernier engage alors le pays dans la voie d'un régime autoritaire à la tête duquel il se maintiendra jusqu'en 1944.
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