Elle est créée en octobre 1918 à Ekaterinbourg et ses statuts sont publiés à Tcheliabinsk en vertu de l'Ordre n°118 de l'État-Major du Corps d'armée tchécoslovaque. Associée à l'Ordre du même nom, elle reste cependant plus connue sous le nom de Médaille de Jan Ziska de Trocnov. Elle va devenir, de fait, la première décoration réellement fabriquée du nouvel État tchécoslovaque. Elle est décernée, y compris à titre posthume, à tout combattant tchèque ou des armées alliées pour bravoure devant l'ennemi sur tous les champs de bataille des armées alliées. Attribuée seulement 22 fois, c'est la plus rare de toutes les décorations tchécoslovaques.
Initialement prévue en acier, la compagnie technique de l'Armée tchécoslovaque chargée de la fabriquer va lui préférer le bronze. Elle devait comporter 3 classes matérialisées par des étoiles agrafées sur le ruban:
- médaille de 1ère classe (2 étoiles sur le ruban), décernée par le commandant de Corps d'armée.
- médaille de 2ème classe (1 étoile sur le ruban), décernée par le commandant de Division.
- médaille de 3ème classe (ruban nu), décernée par le commandant de Division pour bravoure au combat (titre militaire) et par le commandant de Corps d'armée pour les services non-militaires.
La commande initiale de 10 000 pièces tardant à venir, une autre compagnie technique va se lancer dans la fabrication et produire au moins 22 exemplaires. L'absence d'étoiles imposa un expédient pour différencier les classes:
- la médaille de 2ème classe, en cuivre, possède une bélière à passant très large pour un ruban de 46mm de largeur.
- la médaille de 3ème classe, en cuivre argenté, possède une bélière à passant étroit pour un ruban de 30mm de largeur.
Le seul ruban disponible étant celui de l'Ordre russe d'Alexandre Newski, les Tchécoslovaques vont le récupérer en y cousant artisanalement des bandes de velours noir près des bords. Les premières médailles fabriquées vont être décernées en décembre 1918 à 22 militaires du 4ème Régiment tchécoslovaque en Russie. Toutes portent un numéro d'attribution au revers. À peine décernés, l'Ordre et la médaille "Pour la Liberté" sont abolis pour être remplacés par un Ordre nouvellement créé: celui du Faucon.
Selon R. Mathis, les médailles "Pour la Liberté" de 3ème classe pour services non-militaires devaient être suspendues à un ruban rouge-blanc-rouge (alinéa 4 du décret de création). Il semblerait que R. Mathis, comme le commandant Sculford, mélangent l'Ordre "Pour la Liberté" et la médaille "Pour la Liberté". En effet, page 45 de son ouvrage sur les médailles des nouveaux États européens, R. Mathis se réfère aux travaux du commandant Sculford publiés dans le volume XXV du Carnet de la Sabretache ("Décorations et Insignes de la Grande Guerre" - Paris 1922) pour confirmer la fabrication d'exemplaires de cette médaille en Sibérie mais c'est l'Ordre "Pour la Liberté" qui est décrit... V. Méricka avance quant à lui la possibilité d'un ruban rouge avec deux bandes blanches cousues mais n'a aucun élément permettant d'affirmer qu'il a réellement été utilisé.
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