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Alliés
Puissances Centrales Pays neutres Nouveaux États Conséquences de la guerre
Médailles de table

 

 

ArmesTchecoslovaquie

 

ArmesTchecoslovaquie1

 

 

 

 

Tchécoslovaquie

 

 

 

item5

Lorsque l'Italie entre en guerre en mai 1915, l'absence d'une véritable communauté tchèque ou slovaque dans ce pays ne permet pas la formation d'unités militaires constituées de volontaires comme en Russie (Ceska Druzina) ou en France (compagnie Nazdar de la Légion Etrangère). En revanche, la guerre se prolongeant, les forces armées italiennes capturent des milliers de soldats de l'armée austro-hongroise qui sont regroupés dans des camps de prisonniers. Parmi eux, de nombreux Tchèques et Slovaques internés dans le sud du pays auxquels ont doit ajouter les déserteurs qui ne se sentent pas concernés par la défense de l'Empire. Beaucoup sont prêts à combattre aux côtés des Alliés en constituant des unités spécifiques comme le souhaite le Conseil National Tchécoslovaque. Pourtant, l'Italie reste sourde à ces demandes, acceptant tout au plus, dans le courant de l'année 1917, de les affecter à des bataillons de travail occupés à des tâches subalternes ou de constituer des escadrons de reconnaissance spécialisés dans le renseignement (Esploratori Cecoslovacchi). Le désastre de Caporetto, fin octobre-début novembre 1917, ébranle les autorités italiennes et infléchit leur position concernant les revendications des tchécoslovaques. Ainsi, fin avril 1918, est enfin créée la Légion tchécoslovaque d'Italie, forte d'environ 20 000 hommes commandés par le général italien Graziani et regroupés dans 6 régiments d'infanterie formés entre avril et octobre 1918. Les légionnaires tchécoslovaques participeront à plusieurs combats importants dans le nord de l'Italie, comme sur le Piave en juin ou lors de la bataille de Doss Alto en septembre. Une fois la guerre terminée, comme en Russie ou en France, les légionnaires tchécoslovaques rejoindront leur pays pour garantir son intégrité territoriale.

Médaille commémorative du 31ème régiment d'Infanterie "Arco"

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation de ce régiment, à Foligno, en avril 1918, à partir de volontaires Tchèques et Slovaques prisonniers de guerre en Italie. Intégré à la 6ème division, il tire son nom de la petite ville d'Arco, située dans le nord-est de l'Italie (région alpine du Trentin-Haut-Adige), à 6 km au nord du lac de Garde, non loin du secteur de Doss Alto. Le 31ème régiment d'infanterie y a livré, entre mai et septembre 1918, de violents combats défensifs contre les Autrichiens qui n'hésitaient pas à exécuter par pendaison tous les légionnaires capturés (au nombre de 24) car considérés comme des traitres. Rapatrié en Tchécoslovaquie, il combattra contre les Hongrois au printemps 1919 pour défendre les frontières du nouvel Etat.

 

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

 

  • avers: des montages éclairées par un soleil rayonnant et le profil d'un soldat tchécoslovaque coiffé du chapeau traditionnel des troupes alpines italiennes avec sa plume. Au-dessous, une branche de feuilles de tilleul. Au-dessus, l'inscription VERNI SPOLU ZA ZVOBODU ("Croyons ensemble à la liberté").

 

  • revers: à l'intérieur d'une couronne de feuilles de laurier qui suit les bords de la médaille: au centre, les dates 1918-1948. Autour, l'inscription circulaire NA PAMET BYV.(?) P.(ESIHO) PL.(UKU) 31 "ARCO" ("En mémoire du régiment d'infanterie 31 Arco")
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La médaille, avers et revers. Collection R.G.

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Médaille commémorative du 32ème régiment d'Infanterie "Gardského"

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation de ce régiment, à Assise, en 1918, à partir de volontaires tchèques et slovaques prisonniers de guerre en Italie. Intégré à la 6ème division, il tire son nom du lac de Garde dans le nord-est de l'Italie, secteur dans lequel ce régiment a combattu à partir de la mi-août 1918. Après l'armistice de Villa Giusti, le régiment se retire à Padoue avant d'être à son tour rapatrié en Tchécoslovaquie pour combattre en Slovaquie contre les Hongrois pour défendre les frontières du nouvel Etat dans le secteur de Kosice (qui deviendra la ville de garnison du régiment).

 

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme. Toutefois, cette médaille commémorative régimentaire est la seule à associer dans son graphisme les combattants de la 1ère et de la 2ème Guerre mondiale.

 

  • avers: au centre, deux soldats brandissent le drapeau tchécoslovaque. Au premier plan, un soldat de la 2ème Guerre mondiale en uniforme soviétique, au second plan un légionnaire avec sa coiffure caractéristique des troupes alpines italiennes. Au-dessous, deux branches de feuilles de tilleul reliées par une étoile caractéristique de l'ère communiste. Au-dessus, les dates 1918-1948.

 

  • revers: au centre, une grande étoile. Autour, l'inscription circulaire BUDEME CHRANIT VYDOBYDKY NARODMEJ REVOLUCIE ("Nous protégeons les acquis de la révolution nationale"). Au-dessus, dans la partie soutenant les passants de la bélière et correspondant au dos du drapeau, l'inscription 30 ROKOV PES.(IHO) PL.(UKU) 32 ("30 ans du régiment d'infanterie 32")
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La médaille, avers et revers. Collection R.G.

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Médaille commémorative du 33ème régiment d'Infanterie "Doss Alto"

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze (la plus rare de la série) commémore la formation de ce régiment, à Foligno, en 1918, à partir de volontaires tchèques et slovaques prisonniers de guerre en Italie. Intégré à la 7ème division, il tire son nom "Doss Alto" d'une victoire majeure des troupes tchécoslovaques en Italie. Le sommet du Doss Alto (cote 703) était le point central de la défense de ce secteur du massif de l'Altissimo. En septembre 1918, l'attaque autrichienne pour s'emparer du sommet est repoussée par le 33ème régiment.

 

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

 

  • avers: au centre, profil d'un legionnaire tchécoslovaque coiffé du chapeau des troupes alpines italiennes. A droite, l'inscription, DOSS ALTO.

 

  • revers: au centre, le chiffre 33 au-dessus d'un rameau de tilleul.Tout autour, suivant le bord de la médaille, l'inscription 30 LET PESIHO PLUKU 33 DOSS'ALTO / 1918-1948 ("30 ans du régiment d'infanterie 33 Doss'Alto" / 1918-1948)
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La médaille, avers et revers. Collection R.G.

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Pas de médaille créée pour le 34ème régiment

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Médaille commémorative du 35ème régiment d'Infanterie "Foligno"

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation tardive de ce régiment, en octobre1918, à partir de volontaires tchèques et slovaques prisonniers de guerre en Italie. Intégré à la 6ème division, il tire son nom "Foligno" de la ville italienne où il a été créé.

 

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

 

  • avers: au centre, une étoile rayonnante. Au-dessous, 2 rameaux de feuilles de tilleul. Au-dessus, l'inscription sur trois lignes 35 / FOLIGNO /1918-1948.

 

  • revers: au centre du jeton, une urne d'où sort une flamme et des rameaux de feuilles de tilleul de part et d'autre. Au-dessus, l'inscription PRAVADA VITEZI! ("La vérité l'emporte"). Suivant le bord de la médaille, l'inscription circulaire CESKOSLOVENSKY PESI PLUK 35 / FOLIGNO ("35ème régiment d'infanterie tchécoslovaque Foligno").
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La médaille, avers et revers (sur ce modèle, les deux faces avaient été inversées d'où la même inversion du ruban). Collection R.G.

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Médaille commémorative du 39ème régiment d'Infanterie "Vyzvedneho"

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation tardive de ce régiment, en septembre 1918, à partir des soldats tchèques et slovaques des escadrons de reconnaissance formés en 1917 en Italie. Cela explique son nom "Vyzvedneho" ("Reconnaissance"). Rapatrié en Tchécoslovaquie à la fin de la guerre, on lui amalgamera des soldats tchèques et slovaques de l'ancienne armée austro-hongroise.

 

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

 

  • avers: un soldat en uniforme de l'armée tchécoslovaque d'après-guerre, coiffé notamment du casque Adrian (à partir de 1919, l'armée française joue un rôle important dans l'organisation de la nouvelle armée tchécoslovaque).
  • revers: au centre l'inscription 39 VYZVEDNY PLUK ("39ème régiment de reconnaissance"). Tout autour, l'inscription circulaire NA PAMAT BOJOV ZA SLOBODA / 1918-1948 ("En mémoire des combats pour la liberté / 1918-1948").
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La médaille, avers et revers . Collection R.G.

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Médaille commémorative du 39ème régiment d'Infanterie "Vyzvedneho" pour le 20ème anniversaire de la mort du major Jelinek

 

Créée en 1939, cette médaille en bronze, spécifique à ce régiment, commémore le souvenir du plus célèbre de ses commandants, le major Jiri Jelinek, blessé mortellement en juin 1919, en Slovaquie, lors des combats contre l'armée hongroise. Mobilisé comme lieutenant dans l'armée austro-hongroise au déclenchement de la guerre , il est fait prisonnier en Serbie en décembre 1914. En 1915, il se porte volontaire pour combattre dans l'armée serbe et la suit dans sa retraite. Il continue à combattre en son sein sur le front d'Orient où il sera blessé deux fois. Au printemps 1918, il gagne la France pour intégrer le 22ème régiment de chasseurs tchécoslovaques puis, en octobre, rejoint la Légion tchécoslovaque d'Italie en manque d'officiers. Il est placé à la tête d'une compagnie du 35ème régiment d'infanterie tchécoslovaque mais l'effondrement de l'armée autrichienne et la signature de l'armistice de Villa Giusti empêchent son régiment de participer aux combats. En décembre 1918, il rejoint la Tchécoslovaquie où il est affecté à l'état-major de la 7ème Division tchécoslovaque. Le nouvel Etat doit cependant faire face à l'offensive hongroise ordonnée par le leader communiste Bela Kun en direction du sud de la Slovaquie. Début juin 1919, il remplace le commandant italien à la tête du 39ème régiment d'infanterie et trouve la mort le 20 du même mois, dans le secteur de Komarno, lors des combats pour la défense de la frontière slovaque.

  • avers: au centre, profil d'un soldat de la Légion d'Italie avec sa coiffure typique des troupes alpines italiennes. Autour, inscription circulaire NARODNI HRDINA PPK. (PODPLUKOVNIKA) JIRI JELINEK. PADL NA SLOVENSKUV V CERVNU 1919 ("Lieutenant-colonel - grade conféré à titre posthume - Jiri Jelinek, héros national tombé en Slovaquie en juin 1919")
  • revers: au centre le nombre 39 entouré de l'inscription PESI PLUK VYSVEDNY ("39ème régiment d'infanterie Reconnaissance").

Cette médaille existe également sous forme d'une médaille de table de 55mmm de diamètre (avers et revers identiques à la médaille portable).

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BoiteJiri

La médaille portable, avers et revers. Cet exemplaire porte un ruban de remplacement (celui de la médaille de l'unité italienne), le ruban original étant établi comme noir. Pourtant cette médaille se rencontre souvent sans ruban où avec des rubans de remplacement. Collection R.G.

La médaille de table, avers .

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Médaille commémorative du Corps des volontaires tchécoslovaques en Italie

 

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation, fin avril 1918, de la Légion tchécoslovaque en Italie composée de 2 divisions à 3 régiments chacune (VI° division: 31ème, 32ème et 35ème régiments / VII° division: 33ème, 34ème et 39ème régiments). Deux officiers italiens la commanderont, le général Graziani jusqu'à fin novembre 1918 puis le général Piccione qui, à la suite de l'accord passé entre la France et le nouvel Etat tchécoslovaque en janvier 1919, sera remplacé par le chef de la mission militaire française à Prague, le général Pellé (ce dernier organisera la jeune armée tchécoslovaque dont il assurera le commandement jusqu'en décembre 1920). Tous les volontaires rapatriés d'Italie comme ceux rapatriés de Russie ou de France vont rapidement être mis à contribution pour défendre leur pays dans les conflits frontaliers l'opposant aux prétentions hongroises (sud de la Slovaquie) et polonaises (Tesin). C'est d'ailleurs ce que traduit parfaitement l'en-tête du diplôme de cette médaille: CESKOLOVENSKY DOBROVOLECKY SBOR V ITALII 1918 ("Corps des volontaires en Italie 1918") NA PAMET UCASTI V BOJICH V ITALII A NA SLOVENSKU V LETECH 1918-1919 ("En mémoire de la participation aux combats en Italie et en Slovaquie dans les années 1918-1919").

 

Attribuée aux anciens de ce Corps, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

 

  • avers: au centre, un soldat de la Légion tchécoslovaque en Italie, en uniforme des troupes alpines italiennes (on retrouve en impression de fond du diplôme la coiffure caractéristique de ces unités), se préparant à charger un fusil. Au-dessous, la date 1918. Tout autour, l'inscription circulaire CS. (CESKOLOVENSKY) DOBROVOLECKY SBOR V ITALII ("Corps des volontaires tchécoslovaques en Italie").

 

  • revers: au centre, posée sur un rameau de feuilles de tilleul, la coiffure des troupes alpines italiennes, avec sa plume caractéristique, portée par les volontaires tchécoslovaques. Au-dessus, sur deux lignes, PAMETNI MEDAILE 30 ("Médaille commémorative du 30ème anniversaire"). Au-dessous, la date 1918.
Diplôme-Italie
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La médaille, avers et revers.

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Médaille commémorative de la Résistance nationale dans l'Adriatique

 

Créée en 1948, cette médaille en argent ou bronze argenté commémore le 30ème anniversaire de la mutinerie, du 1er au 3 février 1918, des marins de plusieurs bâtiments (en particulier le navire amiral, le cuirassé Sankt-Georg) de la flotte impériale austro-hongroise au mouillage dans la rade de Cattaro, sur la côte Dalmate (aujourd'hui Kotor, au Monténégro). Les raisons de cette révolte sont multiples: lassitude de la guerre, contestation des conditions de vie offertes aux marins par rapport à celle des officiers, influence du coup d'Etat bolchevik en Russie (des drapeaux rouges seront hissés durant le soulèvement). La fermeté du gouverneur du port de guerre, le refus d'une partie des équipages de la flotte de rejoindre le mouvement, le manque de motivation "révolutionnaire" de beaucoup de marins qui s'étaient soulevés, tout cela entraîna la reprise en main des bâtiments et le retour au calme. Près de 700 hommes furent arrêtés (la quasi totalité ne fut pas poursuivie) et, au final, seulement six meneurs furent désignés, quatre d'entre eux étant condamnés à mort et fusillés le 10 février.

Pourquoi donc une médaille spécifique a-t-elle été créée par le gouvernement tchécoslovaque en 1948 alors que les mutinés les plus virulents appartenaient à de multiples nationalités (Croates, Polonais, Italiens, Tchèques)? Premier argument, le principal meneur, Frantisek Rasch, sous-officier à bord du Sankt-Georg, était originaire de Moravie (mais de père appartenant à la minorité allemande) ce qui a permis d'instrumentaliser cette "filiation tchèque" pour y voir une revendication nationaliste tout en surestimant le poids des marins tchèques dans le soulèvement. Deuxième argument, la présence de drapeaux rouges et les idées social-démocrates de Rasch convenaient parfaitement aux autorités communistes qui étaient en train de s'imposer en Tchécoslovaquie au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

 

800 médailles furent fabriquées mais un mystère plane sur les motifs de leur attribution accompagnée d'un diplôme (une partie est allée certainement à des anciens ayant pris part aux évènements, d'autres probablement, à titre de "souvenir", à des sympathisants du mouvement ou à d'anciens de la marine impériale d'Autriche-Hongrie pas forcément impliqués dans les évènements décrits , mais cela reste à déterminer). Il s'agit cependant d'une des médailles les plus rares de toutes celles commémorant les évènements qui s'étaient déroulés 30 ans auparavant.

 

  • avers: dans la moitié supérieure, le cuirassé Sankt-Georg sur un fond rayonnant; dans la moitié inférieure, un écu avec les armes tchécoslovaques au-dessus de rameaux de tilleul.

  • revers: une ancre sur la verge de laquelle ont été superposées une couronne d'épines et une feuille de tilleul. Au-dessous, l'inscription sur trois lignes NARODNI ODBOJ / NA JADRANU / 1914-1818 ("Résistance nationale dans l'Adriatique 1914-1918").
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Medaillemutinerie2

La médaille, avers et revers.

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