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Un peu d'histoire...
Sous la direction du général Mackensen, les forces allemandes du général von Galwitz, au Nord, les forces autrichiennes du général Koewess, à l'Ouest, et les forces bulgares du général Yekov, à l'Est, lancent une offensive générale contre la Serbie en octobre 1915.
En très grande infériorité numérique (aux combats que mène la Serbie depuis 1912, s'est ajoutée une violente épidémie de typhus), les quatre Armées serbes du général Putnik n'ont d'autre choix que de se replier. Le passage par la frontière sud, vers Salonique et les forces alliées de l'Armée d'Orient, étant assez rapidement coupé (contrôle de la vallée du Vardar par les Bulgares fin octobre), seule la retraite par l'Ouest, vers l'Adriatique, à travers les montagnes du Monténégro et d'Albanie, est ouverte.
Entamée fin novembre 1915, cette retraite va se dérouler dans des conditions extrêmement difficiles, en passant par des routes de montagne enneigées où il faut abandonner la majeure partie du matériel et où, vaincus par le froid, la faim ou la maladie, vont périr de nombreux Serbes, militaires comme civils entraînés dans la fuite. Le vieux roi Pierre Ier, qui accompagne les troupes, et la Serbie dans son ensemble y gagnent un prestige immense auprès des Alliés et en particulier en France.
À la mi-décembre, ce qu'il reste des forces serbes atteint les côtes de l'Adriatique où les accueillent les troupes italiennes qui occupent ce secteur. Les Alliés décident début janvier d'évacuer l'armée serbe à partir de trois ports d'embarquement: Saint-Jean de Médua, Durazzo et Valona.
Le 30 janvier, un premier contingent de 33 000 Serbes et Monténégrins est évacué vers Corfou (21 000), Bizerte (7000), la Corse et Marseille (5000). Le 20 février, 136 000 Serbes se trouvent à Corfou et 13 000 à Bizerte. Le 26 février, le port de Durazzo, sous le feu des canons autrichiens, est évacué par les derniers défenseurs italiens. La cavalerie Serbe (13 000 hommes et 20 000 chevaux) ne sera évacuée qu'en mars depuis Valona.
À la mi-avril 1916, les premières unités serbes sont reconstituées et équipées. Elles quittent Corfou pour Salonique sur des bateaux français. Fin mai, le contingent serbe de Salonique compte 130 000 hommes qui participeront aux combats du front d'Orient jusqu'à la grande offensive de septembre 1918.
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