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Profitant de la situation militaire du mois de novembre 1918, les nationalistes polonais enclenchent le processus de renaissance d'un État indépendant et démocratique dont les frontières seront fixées lors de la Conférence de la Paix. En attendant, des combats éclatent entre les Polonais et leurs voisins (Allemands, Russes, Ukrainiens, Tchèques, Lituaniens) pour des contestations de frontières. Si le traité de Versailles fixe effectivement les limites occidentales du jeune État polonais, il mécontente tout le monde, à l'image de la question de la Silésie.
Ce territoire, situé au sud-ouest de la Pologne, a été rattaché à la Prusse au milieu du XVIIIème siècle tout en conservant une forte population de culture polonaise, en particulier dans sa partie méridionale, la Haute-Silésie, qui est aussi la plus industrialisée. Dans un premier temps, les Alliés répondent positivement à cette revendication polonaise jusqu'à un revirement de dernière minute, le premier ministre britannique, Lloyd George, se rendant aux arguments allemands. Le 14 juin 1919, malgré les mises en garde de Clemenceau, il est décidé que la question de la Haute-Silésie sera soumise à plébiscite (article 88).
Cela entraîne immédiatement des troubles entre Polonais et Allemands, ces derniers s'appuyant sur des corps-francs qui mènent une véritable politique de terreur. En août 1919, éclate une première insurrection polonaise très vite réprimée par les forces allemandes. À partir de février 1920, pour garantir la régularité de la consultation, une Commission Interalliée de Gouvernement et de Plébiscite dirigée par le général français Le Rond s'installe à Opole (Oppeln en Allemand), capitale de la Haute-Silésie. Ne disposant que de forces réduites, elle ne peut empêcher les troubles de se poursuivre (août 1920). Malgré tout, le 20 mars 1921 le plébiscite se déroule dans le calme et la victoire revient à l'Allemagne. Très vite les résultats sont contestés par les Polonais en raison de multiples manquements à la régularité de la consultation: pressions exercées sur les ouvriers polonais des entreprises allemandes, transfert - 250 trains spéciaux - de populations allemandes en Silésie pour voter, ...). Début mai 1921, une troisième insurrection éclate, la plus violente, opposant les Polonais aux forces d'auto-défense allemandes. Le calme revenu, ce n'est qu'en octobre 1921, après de multiples tractations, que le Conseil de la Société des Nations fixe les limites des territoires polonais et allemand en Haute-Silésie. Les Allemands l'assimilent à un nouveau "diktat", l'hostilité à cette décision étant symbolisée par la mise en berne du drapeau national le jour de la ratification du texte par le Reichstag...
Les dernières forces alliées quittent la Haute-Silésie le 4 juillet 1922. Au moment du plébiscite, elles comptaient environ 20 000 hommes répartis ainsi:
- France: 12 bataillons de chasseurs à pied, 1 régiment d'artillerie et 1 groupe de chars d'assaut.
- Italie: 2 bataillons d'infanterie et 2 escadrons de cavalerie.
- Grande-Bretagne: 4 bataillons d'infanterie.
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