Tchecoslovaquie - Medailles 1918-1948 2

Médaille commémorative de la bataille de Zborov

Créée en mai 1947, cette médaille en métal (bronze?) argenté commémore le 30ème anniversaire de la bataille de Zborov qui, début juillet 1917, en Ukraine, va voir la victoire de 3500 volontaires tchèques et slovaques de la 1ère brigade tchécoslovaque de Fusiliers sur un ennemi allemand et autrichien supérieur en nombre. Cette brigade était composée de 3 régiments: le 1er régiment de Fusiliers "Jean Husi", le 2ème régiment de Fusiliers "Jiri de Podebrady", le 3ème régiment de Fusiliers "Jan Ziska de Trocnov". Cette victoire va accélérer la reconnaissance par les Alliés de la cause tchécoslovaque.

Attribuée aux anciens combattants ayant participé à ce combat, la médaille était accompagnée d'un diplôme daté du 2 juillet 1947 (date anniversaire de la bataille de Zborov).

à l'avers: profil du président Masaryk tourné vers la gauche entouré de l'inscription en tchèque PRAVDA VITEZI ("La vérité l'emporte" ).

au revers: 3 drapeaux (ceux des régiments concernés) jaillissant d'une branche de laurier et l'inscription ZBOROV 1917-1947.

Le ruban combine les couleurs de la médaille révolutionnaire tchèque et celles de la croix / médaille de Saint-George russe.

Le diplôme attribué à un ancien combattant du 3ème régiment. Collection R.G.

La médaille, avers et revers.

Médaille commémorative de la bataille de Bachmac

Créée en mars 1948, cette médaille en bronze commémore le 30ème anniversaire de la bataille de Bachmac, en Ukraine, au cours de laquelle, entre le 8 et le 13 mars 1918, deux régiments de fusiliers tchécoslovaques (le 6ème "Hanácký" et le 7ème "Tatranský") ainsi qu'un bataillon d'assaut, réussirent à percer les lignes austro-allemandes, échappant ainsi à l'encerclement. Cela était vital puisque les autorités militaires austro-hongroises appliquaient la peine de mort aux prisonniers Tchèques et Slovaques combattant aux côtés des Alliés.

Attribuée aux anciens combattants ayant participé à la bataille, la médaille était accompagnée d'un diplôme daté du 7 mars 1948.

avers: un soldat de la légion tchèque en uniforme russe et l'inscription BACHMAC.

revers: un bout de branche et une feuille de tilleul au-dessus d'un cartouche et l'inscription PAMETNI MEDAILI 1918-1948 ("Médaille commémorative 1918-1948" ).

Le ruban combine les couleurs de la croix de guerre tchèque et celles de la croix / médaille de Saint-George russe.

La médaille, avers et revers.

Pas de médaille créée pour le 1er régiment

Médaille commémorative du 2ème régiment de Fusiliers "Jiří de Poděbrady"

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation de ce régiment qui porte le nom de Georges de Podebrad, roi de Bohême de 1458 à 1471.

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

avers: au premier plan, Georges de Podebrady à cheval et brandissant une épée, en arrière plan un calice, symbole des Hussites.

revers: au centre une épée et un calice avec les dates 1916 (création du régiment) et 1948 (émission de la médaille). De part et d'autre, les mots IVAN et LITOMERICE. Sur le pourtour de la médaille l'inscription 2. STRELECKY PLUK (2ème régiment de fusiliers) et JIRIHO Z PODEBRAD (Georges de Podebrady).

La médaille, avers et revers. Collection R.G.

Médaille commémorative du 3ème régiment de Fusiliers "Jan Žižka de Trocnov"

Créée en 1948, cette médaille en bronze commémore la formation de ce régiment qui porte le nom de Jean Ziska de Trocnov (vers 1360-1424), un des principaux chefs militaires des Hussites durant les guerres du même nom qui opposèrent, entre 1419 et 1436, catholiques et partisans de Jean Hus.

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme.

avers: au centre, Jean Zizka debout, le pied sur une marche. Autour, suivant les bords de la médaille, l'inscription S NIM VZDYCKY ZVITEZIME ("avec lui on gagne toujours"). En effet, Jean Ziska a la réputation d'avoir remporté toutes les batailles auxquelles il a participé.

revers: au centre un calice sur une couronne d'épines. Autour, suivant les bords de la médaille, l'inscription MEDAILE TROCNOVSKÉHO HRDINY (" médaille du héros de Trocnov") et 3 (pour 3ème régiment).

Son diplôme qui précise, sous le nom du récipiendaire, "Il mérite pleinement cet insigne en tant que membre du régiment Jean Ziska de Trocnov pour sa participation à la lutte pour la libération de notre nation" Collection R.G.

La médaille, avers et revers. Collection R.G.

Médaille commémorative du 4ème régiment de Fusiliers "Prokopa Velkého"

Créée en 1947, cette médaille en bronze commémore la formation en 1917 de ce régiment qui porte le nom de Procope le Chauve dit aussi le Grand (vers 1360-1424), prêtre gagné aux idées hussites et successeur de Jean Ziska comme chef militaire du mouvement.

Attribuée aux anciens de ce régiment, la médaille était accompagnée d'un diplôme qui unit dans la même mémoire ceux qui ont combattu dans cette unité aussi bien lors de la Première Guerre mondiale que lors de la Seconde.

avers: au premier plan, le buste de profil de Procope tourné vers la gauche et tenant une épée; un calice apparaît sur son épaule gauche. Tout autour, l'inscription circulaire JEHO CINY NAS PRIKIAD ("ses actes sont notre exemple").

revers: au centre un calice entouré des dates 1917-1947. Autour, suivant les bords de la médaille, l'inscription 4. STRELECKY PLUK (4ème régiment de Fusiliers) PROKOPA VELKEHO (Procope le Chauve).

Son diplôme qui précise avant le nom du récipiendaire "En souvenir de votre participation à la libération de la Patrie dans les guerres de 1914-1918 ou 1939-1945 / il vous a été décerné en tant que membre (de ce régiment) à l'occasion du 30e anniversaire de sa fondation / la médaille de Procope le Chauve" Collection R.G.

La médaille, avers et revers. Collection R.G.

Dès le début de la guerre, la forte communauté tchèque et slovaque de Russie demande et obtient la création d'une Compagnie Tchèque (Ceska Druzina) intégrée à l'armée russe. Ses effectifs vont gonfler en amalgamant des déserteurs et des prisonniers de guerre d'origine tchèque et slovaque de l'armée autrichienne, auxquels il faut également ajouter des volontaires venus des États-Unis. Au début de l'année 1916, la Compagnie Tchèque devient un Régiment de Fusiliers puis une Brigade. Au début du mois de juillet 1917, alors que l'armée russe est en train de se décomposer après la "Révolution de Février", la Légion tchécoslovaque reste fidèle au Gouvernement provisoire russe et poursuit le combat contre les forces austro-allemandes. C'est le cas, début juillet 1917, lors de la bataille de Sborov, en Ukraine, les Tchèques remportant sur l'armée autrichienne une victoire importante à la fois sur le plan militaire mais aussi politique confirmant la reconnaissance de la nation tchécoslovaque. Devenue un Corps d'armée, la Légion tchécoslovaque prend acte de la "Révolution d'octobre" qui amène au pouvoir les Bolcheviks mais refuse de s'impliquer davantage pour le nouveau régime dont les représentants acceptent son rapatriement vers l'Ouest via le Transsibérien et Vladivostock. C'est au début de ce long périple qu'en mars 1918, pour éviter d'être capturés par les troupes austro-allemandes, deux régiments et un bataillon tchèques échappent à l'encerclement lors des combats autour de Bachmac, en Ukraine. À partir de l'été 1918, les forces tchèques contrôlent une partie du Transsibérien et c'est au moment où elles allaient s'emparer d'Ekaterinbourg qu'est massacrée la famille impériale russe le 17 juillet (les Tchèques entrent dans la ville le lendemain). Une fois les armistices signés mettant fin aux combats contre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, les légionnaires tchécoslovaques toujours présents en Russie souhaitent désormais rejoindre leur nouveau pays dont l'indépendance vient d'être proclamée fin octobre 1918. Pourtant, les Alliés comptent les utiliser dans la guerre civile qui commence en Russie pour combattre aux côtés des armées Blanches contre l'armée Rouge. Mais les revers militaires des armées Blanches à partir du printemps 1919, les dissensions qui éclatent avec le chef du Gouvernement provisoire Blanc, l'amiral Koltchak (les Tchèques le livreront aux Bolcheviks en janvier 1920), le souhait de regagner au plus vite la Tchécoslovaquie amène l'ensemble des troupes de la Légion tchècoslovaque à évacuer la Sibérie russe via le port de Vladivostok entre décembre 1919 et septembre 1920. La Légion tchécoslovaque de Russie, avec près de 70 000 hommes, sera la plus importante par le nombre.