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Médaille des Sinistrés du Comité d'Action des Régions Dévastées

 

 

 

 

 

 

 

Certaines médailles, aussi modestes soient-elles, conservent une part de mystère. Grâce à la Bibliothèque numérique Gallica, le voile du mystère peut parfois se lever... C'est le cas avec cet insigne dont la proximité avec le Comité Américain pour les Régions Dévastées de la France est souvent mise en avant... à tort, comme le prouvent les informations qui suivent tirées d'un ouvrage, "L'Oeuvre de Reconstitution et la Solidarité Française", édité en 1925 par le Comité d'Action des Régions Dévastées.

 

 

 

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La médaille dans sa version argentée, avers et revers.

Ci-dessous, détail des inscriptions du revers :

 

 

 

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Le Comité d’Action pour les Régions Dévastées est une association créée en avril 1921 et regroupant les sinistrés de 12 départements (Aisne, Ardennes, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Seine-et-Marne, Vosges) confrontés aux destructions causées par la Première Guerre mondiale. Il se fixait quatre missions :

1° - établir, entre les Sinistrés des Départements des liens de solidarité et de leur offrir un centre d'appui et de renseignements ;

2° - faciliter aux habitants des dits départements la reconstruction de leurs immeubles ou biens détruits, au moyen de méthodes rationnelles, avec justice et égalité entre tous les Sinistrés ;

3° - défendre les droits imprescriptibles des Sinistrés, droits reconnus par la loi de Solidarité Nationale du 17 avril 1919 ;

4° - servir d'intermédiaire entre les Sinistrés, groupés ou non, et les Pouvoirs Publics, chaque fois qu'il paraîtra nécessaire de faire valoir leurs doléances ou revendications ; en un mot, de sauvegarder les intérêts généraux des Sinistrés, selon les principes exposés depuis avril 1921 par les organisateurs.

Proche de la gauche française, il ne va cesser de dénoncer les insuffisances et l'inéquité de l'action menée par les gouvernements de droite en matière de reconstruction des territoires sinistrés ; le rapport rédigé par le Comité à l’issue de son congrès de juin 1923 est parfaitement explicite concernant ses positions :

 

 

 

« Le Comité d'Action des Régions Dévastées compte aujourd'hui deux ans d'existence, deux ans pendant lesquels il n'a ménagé ni son temps, ni sa peine, ni ses efforts pour faire triompher le programme élaboré par le Congrès d'avril 1921 qui lui donna naissance.

 

 

 

Le Comité d'Action est un organisme démocratique par excellence. Il a particulièrement tenu à apporter son aide la plus entière et son concours le plus absolu aux petits et aux moyens sinistrés, c'est-à-dire à ceux qui forment la grande majorité des populations libérées ; à ceux sans lesquels la vie et la prospérité des Régions Dévastées ne pourraient pas renaître, mais qui — par une ironie du sort à laquelle nous sommes malheureusement accoutumés et que nous tolérons avec assez de résignation - ont l'habitude d'être un peu trop oubliés dans la distribution des sommes dues par le Gouvernement et se trouvent par suite trop souvent réduits à la portion congrue. Pour eux, le Comité continuera à lutter et à combattre jusqu'au jour où justice entière sera faite et rendue.

 

 

 

Le Comité d'ailleurs ne craint pas la bataille. Depuis sa fondation il a rencontré sur sa route, dressés contre ses initiatives de progrès et de bon sens, de nombreux adversaires. Les Pouvoirs Publics ont parfois montré une sorte de méfiance ou même comme une certaine hostilité — plutôt cachée qu'apparente — à notre égard. Nous leur avons probablement fait l'effet de ces gêneurs qui prennent plaisir à troubler les quiétudes 
trop béates et les optimismes de commande de ceux qui trouvent que tout est pour le mieux dans les administrations qu'ils dirigent et les Ministères qu'ils animent.

 

 

 

Nous avons, je le reconnais et je m'en fais gloire, parfois bousculé et souvent secoué tel haut fonctionnaire et tel personnage de marque. Mais ce n'était que dans un but d'intérêt général. Nous ne faisions que notre devoir. Et si l'on nous avait plus souvent écoutés, l'œuvre de reconstitution n'en serait point arrivée au point mort où elle se trouve actuellement. Nous n'aurions pas à enregistrer la faillite des directives données pendant si longtemps, qui ont abouti à favoriser une minorité de riches et importantes personnalités au détriment de la foule des braves gens et de la multitude d'ouvriers et de paysans sans lesquels les métiers ne tourneraient pas et le blé ne lèverait pas. Et nous n'en serions pas arrivés à ce résultat de n'avoir aujourd'hui qu'une caisse vide et de voir le Gouvernement rechercher des expédients plus ou moins reluisants pour calmer l'irritation qui monte et les colères qui grondent.

 

 

 

Nous avons aussi connu d'autres adversaires. Nous ne tenons pas à faire de la politique, car le lieu et le moment ne s'y prêtent pas. Mais force nous est de constater que les hommes qui appartiennent aux partis de droite n'ont pas voulu se rendre compte de l'excellence des méthodes que nous préconisions et de l'opportunité des moyens que nous apportions.

 

 

 

Nous avons eu également contre nous - et ils sont nombreux - ceux qui considèrent les Régions Libérées comme une sorte de chasse réservée, — chasse aux profits scandaleux et aux bénéfices criminels. Ce sont les mercantis et les traficants de toutes sortes qui sont devenus les profiteurs de la paix après avoir été les profiteurs de la guerre. Nous voyons en eux les hommes de proie qui se sont abattus sur nos malheureuses régions pour les exploiter, pour les pressurer, pour y faire fortune. Ceux-là nous les dénoncerons jusqu'au bout et le jour-viendra- espérons-le - où ils rendront gorge. On a bien voté la loi sur les bénéfices de guerre. J'espère aussi qu'on votera une loi sur les bénéfices illicites des profiteurs de la paix qui sont venus exercer leurs industries dans nos départements».

 

 

 

Afin de poursuivre son action et son oeuvre de «propagande» (le terme est utilisé par le Comité lui même), il fallait des fonds. Le Comité directeur décide donc, en 1923, de faire fabriquer un insigne destiné à être vendu aux sinistrés : c'est la médaille présentée sur cette page. D'un diamètre de 28mm, elle ne comporte pas de ruban et se décline en 3 finitions (bronzée, argentée, dorée) selon la somme que l'acheteur voulait bien dépenser ... Voici comment ses créateurs la présentent :

 

 

 

"Cet insigne consiste en une élégante petite médaille représentant, à l'avers, la désolation du sinistré devant les ruines de sa maison et comportant, au revers, un texte rappelant nos résolutions. Il peut être porté en guise de breloque. Le prix de vente a été fixé à 2 francs bronzé, 3 francs argenté, 4 francs doré. Tous les sinistrés qui approuvent notre programme ont aujourd'hui pour devoir de porter notre insigne non pas seulement parce que ce faisant ils collaboreront indirectement à notre action, mais encore parce qu'ils feront en portant la « Médaille du Sinistré » un geste public d'adhésion à la politique de reconstitution de notre Comité. La médaille, c'est le seul moyen de nous grouper et de nous reconnaître. Il faut donc que chacun de nous fasse tout ce qui est en son pouvoir pour en distribuer le plus possible. Nous comptons sur votre diligence et sur votre dévouement à toutes épreuves pour nous aider dans la tâche entreprise". 
 

 

 

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