|
Bien que membre de la Triple Alliance aux côtés de l'Allemagne et de l'Autriche, l'Italie refuse de s'engager au moment des déclarations de guerre du début du mois d'août 1914, son opinion publique, foncièrement irreddentiste, ne comprenant pas ce que lui apporterait une guerre aux côtés des Autrichiens. Malgré les efforts des nationalistes, de la presse et d'une partie des socialistes (dont Mussolini) qui souhaitent faire la guerre aux côtés des Alliés, le gouvernement italien conserve une position de neutralité, pensant même négocier directement avec l'Autriche la question du Trentin et de Trieste. Pourtant, au début de l'année 1915, l'intransigeance des négociateurs autrichiens et les opérations militaires dans les Balkans poussent l'Italie à entamer des négociations secrètes avec les puissances de l'Entente. Fin avril, le traité de Londres entérine toutes les demandes italiennes sauf pour Fiume réservée aux États yougoslaves. En échange, l'Italie accepte d'entrer en guerre aux côtés des Alliés. Malgré les réticences d'une partie des politiques, le roi Victor-Emmanuel III met tout son poids dans la balance: il obtient les pleins pouvoirs de la Chambre le 20 mai et déclare la guerre à l'Autriche le 24.
Commencent alors plus de trois longues années d'une guerre qui, si elle s'achève victorieusement à l'automne 1918, va exiger de lourds sacrifices du peuple italien : plus de 5 500 000 hommes mobilisés, environ 750 000 morts et près d'un million de blessés.
|
|