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Un peu d'histoire...
C'est en 1617, par le traité de Stolbova, signé par la Suède (à laquelle était alors rattachée la Finlande) et la Russie, que la Carélie fut divisée en deux: à l'ouest, la Carélie finlandaise, à l'est, la plus étendue, la Carélie russe, elle même divisée en Carélie blanche au nord, et en Carélie Olonets au sud. Lorsque la Finlande passa sous domination russe, la partition resta effective même si les nationalistes finlandais, renforcés par tout un courant littéraire et musical, en firent, au milieu du XIXème siècle, un thème de leurs aspirations...
C'est pendant la guerre civile de 1918 que le général Mannerheim relança l'idée d'une Carélie libérée du joug russe et rattachée à la Finlande. Dès mars 1918, une première tentative pour "libérer" la Carélie Blanche se solda par un échec, notamment parce que les Finlandais n'arrivaient pas à entraîner la population carélienne dans leur projet. Celle-ci, dans sa grande majorité, souhaitait, au mieux, la formation d'une République carélienne indépendante, à défaut, une large autonomie au sein de la République soviétique de Russie. En outre, les Bolcheviks ne pouvaient accepter le rattachement de la Carélie Blanche à la Finlande qui leur aurait enlevé le contrôle de l'unique voie de chemin de fer menant à Mourmansk.
Toutefois, l'échec des Finlandais en Carélie Blanche ne freina pas leurs ambitions confortées par l'appel que lança la population carélienne des régions de Repola et de Porajärvi en faveur d'un rattachement à la Finlande. Au début de l'année 1919, Mannerheim profita de la guerre civile qui faisait rage en Russie pour lancer une expédition contre le sud de la Carélie orientale (appelé Aunus par les Finlandais). Les troupes finlandaises, scindées en trois groupes, pénétrèrent en Carélie russe fin avril avec pour objectif Petrozadovsk et la ligne de chemin de fer de Mourmansk. Battus à Petrozadovsk fin juin et menacés sur leurs arrières par les forces bolcheviques, les Finlandais durent se retirer du sud de la Carélie russe, scellant ainsi l'échec de l'expédition d'Aunus.
C'est en octobre 1920 que le traité de Tartu signé par la Finlande et la Russie soviétique fixa la frontière entre les deux pays: si, au Nord, la Finlande gagnait un accès à la mer de Barents, elle dut en revanche renoncer à ses prétentions sur les régions de Repola et Porajärvi contre la volonté affichée de leurs habitants.
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