Il est créé en juillet 1929 par le grand-duc Cyrille Vladimirovitch. Ce dernier, cousin de Nicolas II, avait réussi à fuir la Russie révolutionnaire en 1917 et avait fini par se réfugier en France en 1920 où, après la disparition de nombreux Romanov, il devint le chef de la famille impériale et prétendant à la couronne.

C'est en quelque sorte une médaille commémorative de la Première Guerre mondiale décernée à titre militaire ou civil à tous les Russes, sans distinction de rang, qui avaient participé à ce conflit de 1914 à 1917.

Selon Robert Werlich ("Russian orders, Decorations and Medals including those of Imperial Russia, the Provisionnal Government, the Civil War and the Soviet Union" - deuxième édition, Washington 1981), il n'existerait qu'une seule classe. Cependant, cet "ordre" est divisé en deux modèles: pour les combattants et pour le personnel médical.

Pour l'un et l'autre modèle, il s'agit d'une croix en bronze ou métal doré dont les branches de l'avers sont émaillées de blanc.

- modèle pour combattants: deux épées sont croisées entre les branches sur lesquelles sont superposés quatre griffons. Le centre porte l'image de Saint-Nicolas remplacée par le monogramme de Nicolas II si l'ordre est décerné à un non-chrétien. Au centre du revers se trouve une pastille dans laquelle est inscrit en cyrillique "Pour la Grande Guerre Mondiale 1914-1917".

- modèle pour personnel médical: la conception du bijou reste la même sauf sur trois points

• à l'avers: les griffons sont remplacés par des aigles bicéphales et l'image de Saint-Nicolas par une croix rouge.
• au revers, la pastille centrale porte seulement les dates 1914-1917.

Pour l'un et l'autre modèle, le ruban est aux couleurs de la maison Romanov.

Croix pour combattants, avers et revers.

Variante de fabrication ci-dessous.

Croix pour combattants (variante de fabrication), avers et revers. Le centre du revers présente la particularité d'être identique à celui prévu pour la croix pour personnel médical (voir ci-dessous).

Croix pour personnel médical, avers et revers.

Le 15 octobre 1991 a eu lieu à Paris (Hôtel Drouot) la vente de la collection du vicomte Grouvel qui avait réussi à rassembler un nombre important de décorations et médailles relatives à la Première Guerre mondiale et à ses conséquences. Le lot 83 offrait plusieurs pièces de cet Ordre et présentait notamment:

- une croix de Commandeur pour officier médecin (?), d'un module plus important, en métal doré non émaillé. Elle n'a pas d'épées mais en revanche possède les quatre griffons tandis qu'elle associe l'image de Saint-Nicolas au centre et une croix rouge émaillée sur la branche

inférieure. Le ruban est aux couleurs des Romanov. L'expert, Christian Blondieau, présente à l'époque cette croix comme un 1er type.

- une croix de Chevalier à titre militaire (présence d'épées croisées) pour personnel médical. Elle correspond à la croix décrite plus haut sauf que, à nouveau, les griffons remplacent les aigles bicéphales et que la pastille centrale avec l'image de Saint-Nicolas est superposée sur une croix rouge. Ruban aux couleurs des Romanov.

 

- une croix de Chevalier dite "à titre civil" (absence d'épées) mais avec des griffons (?) et un ruban aux couleurs nationales (blanc, bleu, rouge).

Toutes ces variantes, fabriquées par des maisons diverses, prouvent le "flou" qui entoure cet ordre. Le débat est donc ouvert en attendant de nouvelles pièces et donc de nouvelles pistes...

- n°1: croix dite de "Commandeur" pour médecin

- n°2: croix pour combattants sans doute identique à la variante présentée au-dessus

- n°3: croix pour médecin

- n°4: croix dite "à titre civil". Les épées sont peut être cachées par les griffons...

Questions en suspens:

- Existe-t-il réellement deux classes?

- Existe-t-il réellement des croix sans épées?