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Russie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grands Ordres

 

 

 

 

 

 

 

La Russie d'avant 1914 compte 8 grands Ordres.

Les trois premiers d'entre eux (Ordre de Saint-André, Ordre de Sainte Catherine et Ordre de Saint-Alexandre Nevski), réservés à une élite très restreinte et attribués de façon très parcimonieuse sont "anecdotiques" dans le cadre de ce sujet. On peut y ajouter l'Ordre de l'Aigle Blanc (de création polonaise mais intégré au système de récompenses russe en 1831).

Les autres Ordres seront davantage attribués mais, réservés au corps des officiers, ils restent également marginaux dans cette étude. A l'exception de l'Ordre de Saint-Georges qui est un ordre purement militaire, les autres (Ordre de Saint-Vladimir, Ordre de Sainte-Anne et Ordre de Saint-Stanislas) reçoivent des glaives lorsqu'ils sont attribués à titre militaire. Pendant la Première Guerre mondiale, le conflit s'enlisant et devenant terriblement coûteux, l'or va être remplacé, à titre "temporaire", par du bronze doré.

 

 

 

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Un exemple d'attribution à un officier français...

 

 

 

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Autorisation de port de la Croix de 3ème classe de l'Ordre de Sainte-Anne avec glaives. Aimablement proposé par Louis Deloche, son petit-fils par alliance, ce document présente un grand intérêt en raison de la personnalité de son récipiendaire, Louis Bossut. (collection Louis Deloche)

 

 

 

Louis Deloche a retracé l'itinéraire de son grand-père par alliance. En voici les principales étapes complétées par des précisions apportées par un article du général de Corps d'Armée Jean Compagnon paru en 1984 dans le numéro spécial de la Revue Historique des Armées sur l'Arme Blindée Cavalerie ("La chevauchée héroïque de Berry-au-Bac, le chef d'escadrons Bossut, 16 avril 1917").

 

Originaire de Roubaix, Louis Bossut s'engage en 1892, à l'âge de 19 ans, au 19ème Régiment de Chasseurs à cheval. Excellent cavalier, il renouvelle son engagement en 1896 et devient élève officier à Saumur en 1898. Nommé sous-lieutenant en 1899, il est affecté au 22ème Régiment de Dragons à Sedan, puis au 14ème à Reims. Lieutenant en 1901, capitaine en 1909, ses qualités lui permettent de devenir instructeur. Parallèlement, il brille dans les courses hippiques, en remportant 150 entre 1891 et 1914.

Lorsque la guerre éclate, il commande le 3ème escadron du 1er Régiment de Dragons. Les premiers engagements ont lieu le 20 août 1914 à Neufchatel, en Belgique, et, dès le 10 septembre, après la bataille de la Marne, le capitaine Bossut est cité pour la première fois. Cité cinq autres fois jusqu'en avril 1915, il reçoit la Croix de Sainte-Anne de Russie que lui remet le président de la République Raymond Poincaré. En octobre 1916, il est nommé chef d'escadron mais la guerre de position qui a mis les cavaliers à pied pour combattre dans les tranchées ne le satisfait pas. Il se porte donc volontaire pour "l'artillerie d'assaut" en cours de création.

La rencontre avec le Général Estienne, artilleur de formation, est fructueuse, ce-dernier ayant réussi à persuader l'état-major français de l'intérêt de cette nouvelle arme et obtenu la commande de 400 chars à la firme Schneider, et un nombre analogue à la firme St-Chamond. Les premiers équipages sont rassemblés et instruits au camp de Champlieu, à la lisière de la forêt de Compiègne, le commandant Bossut prenant le commandement du 2ème groupe du 81ème Régiment d'Artillerie Spéciale (AS 2).

La première attaque de chars menée par la France est fixée au 16 avril 1917, dans le secteur de Berry-au-Bac, lors de l'offensive Nivelle sur le Chemin des Dames. Malgré l'absence d'effet de surprise et les difficultés du terrain qu'il a très vite repérées, le commandant Bossut demande et obtient, malgré les réticences du général Estienne, le droit de prendre la tête du 1er groupement d'artillerie d'assaut (AS 2, 4, 5, 6 et 9, soit 81 chars Schneider), le 2ème groupement (50 chars) étant confié au capitaine Chaubes. Cette attaque sera très coûteuse en hommes (sur les 720 hommes des deux groupements engagés, 180 seront tués ou blessés) et matériel (44 chars perdus pour le seul groupement Bossut). Le commandant Bossut y trouve lui même la mort, son char étant frappé par un obus allemand.

En 1925, lors de l'inauguration du monument élevé à Roubaix en mémoire du commandant Bossut, le général Estienne revint sur les circonstances de sa mort (extrait de la RHA): "La traversée de notre première ligne s'effectue sans difficulté, mais un arrêt de trois quarts d'heure est nécessaire pour l'aménagement de passages à travers la première ligne allemande qui n'est franchie que vers 10 heures. Durant cette marche longue et périlleuse, le commandant Bossut, dont le char cheminait en tête, reste constamment à pied, allant de char en char, attentif à tous les incidents, avec un cran, une simplicité qui soulevèrent l'admiration de ses équipages. Tous ses frères d'armes sont prêts à en témoigner et il y en a plus d'un ici même. Enfin on aborde la deuxième position ennemie qui n'est pas encore entre nos mains. Les deux groupes de tête, dont le groupe du capitaine Pardon*, qui lui aussi va être tué tout à l'heure, sont déployés. Le commandant Bossut est remonté dans son char qui marche entre les deux groupes. Il est environ 11 heures, peut-être même 10h 30 à ma connaissance, aucun char n'a encore souffert, quand, un peu à l'ouest d'un petit bois dit "bois des Vestales", un obus aussi aveugle, aussi stupide que le boulet qui tua Turenne, pénètre par le plafond, explose à l'intérieur du char, tue les six occupants dont le lieutenant Porte qui le pilotait et met le feu à l'essence. Le commandant Bossut qui se trouvait à l'intérieur du char, à l'arrière, contre les portes non verrouillées parce qu'il les entrouvrait de temps en temps pour surveiller la progression de ses groupes, est projeté à l'extérieur par le souffle de l'explosion. Il a certainement été tué net par plusieurs gros éclats dont un à la hauteur du coeur. Le soir, Pierre Bossut**, trouve le corps de son frère là où il est tombé, contre les chenilles. Le visage est calme, aucune trace de souffrance. Aidé de quatre hommes, Pierre Bossut ramène le corps du commandant à 800 m en arrière et, un instant avant d'être lui même blessé, il le dépose dans le char du lieutenant de Saint-Agathe qui le ramène dans la nuit à Cuiry-les-Chaudardes où je l'ai moi même salué le 17 avril au matin***".

* le capitaine Pardon a remplacé le commandant Bossut à la tête de l'AS 2 le 1er avril 1917 lorsque ce dernier a pris le commandement du 1er groupement.

** l'adjudant Pierre Bossut était lui même chef de char dans le groupement commandé par son frère.

*** le corps du commandant Bossut sera inhumé le 18 dans le petit cimetière de Maizy. Par la suite, son corps sera transféré dans le caveau familial de Roubaix.

La personnalité et le charisme du commandant Bossut en font un être particulier dont le souvenir est encore présent: outre sa statue dans le parc Barbieux, à Roubaix, on peut voir un moulage en plâtre à partir de cette statue au Musée des Blindés de Saumur; un certain nombre de quartiers militaires ont porté son nom (dont celui de Pontoise qui, bien que démilitarisé, l'a conservé) ainsi que le manège dans l’enceinte de l’Ecole Militaire à Paris; des grands prix hippiques portent également son nom. Le cinéaste Jean Renoir, qui avait servi sous ses ordres au 1er Régiment de Dragons, s'en serait inspiré pour créer le personnage du Capitaine Boëldieu dans la Grande Illusion...

En 1922, à l'instigation du groupement des anciens combattants de l'artillerie d'assaut, un monument est édifié près de Berry-au-Bac pour rendre hommage à tous les équipages de chars tombés au cours de la Première Guerre mondiale.

 

 

 

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Le monument de Berry-au-Bac en 1934

 

 

 

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Le commandant Bossut à Champlieu. (collection Louis Deloche)

 

Le commandant Bossut. Outre la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre, on retrouve sur sa poitrine la Croix de Sainte-Anne de 3ème classe reçue en 1915.

 

 

 

 

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Le commandant Bossut et Georges Boucheron à Champlieu, devant un char Schneider identique à ceux qui mèneront l'attaque du 16 avril 1917. (collection Louis Deloche)

 

 

 

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Croix de 3ème classe de l'Ordre de Sainte-Anne du commandant Bossut telle qu'elle apparaît dans son cadre de décorations (elle a malheureusement été accidentée et a perdu une partie d'une épée). (collection Louis Deloche)

 

 

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