|
Après la prise de possession du territoire de Kiao-Tchéou et des îles allemandes du Pacifique, le Japon resta en retrait par rapport au conflit mondial, préférant profiter des troubles qui secouaient la Chine à la suite de la disparition de Yuan Shikai en 1916 pour renforcer sa position en Mandchourie.
Toutefois, en 1917, à la demande de la Grande-Bretagne, les autorités japonaises acceptèrent d'envoyer des forces navales en Afrique du Sud et surtout en Méditerranée où elles seront basées à Malte. Les navires japonais y mèneront des missions diverses jusqu'en 1918: escorte de transports de troupes, lutte anti sous-marins, ...
La "révolution d'octobre" et l'arrivée au pouvoir des Bolcheviks modifièrent les plans japonais en Orient. Les autorités de Tokyo craignaient une contagion des idées révolutionnaires en Chine où nationalistes et communistes semblaient s'entendre pour rétablir l'autorité de l'État mais, assez vite, elles s'inquiétèrent surtout des répercussions économiques et politiques que la guerre civile en Russie pouvait faire peser sur les intérêts japonais en Mandchourie où commençaient à se réfugier de nombreux Russes, civils et militaires, opposés au nouveau régime. C'est en Sibérie orientale que le Japon s'engagea à nouveau militairement durant l'année 1918:
- en janvier, des navires japonais rejoignaient ceux envoyés par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne pour surveiller Vladivostok et ses importants dépôts de matériel livré par les Alliés à l'armée russe avant la révolution.
- en mars, les Japonais débarquaient 17 000 hommes à Vladivostok rejoints très rapidement par de nouveaux contingents, portant l'effectif total à plus de 70 000 hommes, de loin le plus important de toutes les forces alliées. Pour servir leurs intérêts, les Japonais n'hésitèrent pas à s'appuyer sur des chefs "blancs", en particulier l'ataman Semenov qu'ils préféraient à l'amiral Koltchak (ce dernier sera livré aux Rouges en janvier 1920, dans la gare d'Irkoutsk, sans que des soldats japonais, présents sur place, n'interviennent).
Omnipotents en Mandchourie qui leur servait de base logistique, les Japonais prirent le contrôle du Transsibérien jusqu'à l'est du lac Baïkal et occupèrent cette partie de la Sibérie orientale jusqu'en octobre 1922.
|
|