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Un peu d'histoire...
Profitant également de l'affaiblissement de l'Empire ottoman, l'Albanie obtient son indépendance en 1912, le nationaliste Ismail Qemali formant le premier gouvernement. L'Italie suit de près l'évolution politique de ce pays car il conditionne le contrôle de l'Adriatique et en particulier celui du canal d'Otrante.
L'éphémère règne du prince Guillaume de Wied (mars-septembre 1914), imposé par les grandes puissances européennes, n'inquiète pas les Italiens qui, dans un premier temps, vont soutenir un chef de clan albanais, Essad Pacha, pour servir leurs intérêts. En décembre 1914, les Italiens s'installent sur la côte est du pays, dans le port de Valona qui commande l'entrée de l'Adriatique. Le traité de Londres d'avril 1915, qui va déterminer l'Italie à entrer en guerre aux côtés de l'Entente, avalise ses prétentions sur une partie des côtes dalmates et sur l'Albanie centrale. En novembre 1915, les Italiens renforcent leur présence dans ce pays en occupant Durazzo.
Mais l'entrée en guerre de la Bulgarie et l'effondrement de la Serbie livrent les 2/3 nord de l'Albanie aux forces austro-allemandes. La France décide d'instrumentaliser à son tour Essad Pacha pour organiser une guérilla à l'intérieur du pays, ce que refuse l'Italie pour ne pas compromettre ses plans. Dès lors, les relations franco-italiennes vont rester marquées par la suspicion qui se matérialise sur le plan militaire par la volonté de former, à la gauche de l'Armée d'Orient, un front italien autonome (XVIème Corps d'Armée) à cheval sur le sud de l'Albanie et la Macédoine.
Après la grande offensive de l'automne 1918, l'Italie occupe la quasi totalité de l'Albanie et favorise la formation d'un gouvernement provisoire albanais installé à Tirana. Pourtant l'instabilité politique est réelle: plusieurs "gouvernements de régence" se succèdent et des bandes armées s'en prennent même aux Italiens.
Pour éviter une révolte populaire plus large, les gouvernements italien et albanais se mettent d'accord sur un retrait des forces italiennes de Valona et du reste du pays. Celui-ci intervient en août 1920, sauf pour l'île de Saseno (qui garde l'entrée de la baie de Valona) et de la ville de Scutari, au nord (les derniers militaires Italiens quitteront cette ville en avril 1922).
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