Il est institué en juillet 1916, à l'initiative de Maurice Barrès dont la démarche va être appuyée par d'autres députés (décret d'application en décembre de la même année, complété en 1917 et 1921): c'est un simple morceau de ruban aux couleurs spécifiques surchargé d'une étoile d'émail rouge (à l'origine, ce ruban devait devenir celui de la future Médaille Commémorative de la guerre en cours). Cet insigne est destiné à distinguer les militaires français blessés ou réformés à la suite d'une blessure ou d'une maladie contractée entre 1914 et 1918. On le rencontre parfois sur la médaille commémorative 1914-1918, une agrafe spécifique ayant même été fabriquée.
Tous les blessés n'ont pas droit à l'insigne, la circulaire du 15 juin 1917 fixant un certain nombre de conditions d'attribution:
1° - En dehors des blessés de guerre et des réformés n°1, dont les titres sont évidents, l'insigne spécial des blessés et réformés devra être accordé aux réformés n°2 remplissant les deux premières des conditions fixées par l'article 1er de la loi du 9 décembre 1916 ( J.O. du 11) relatives aux allocations temporaires mensuelles, c'est à dire :
- Avoir été incorporés pendant 60 jours au moins depuis le 11 août 1914.
- Avoir subi une aggravation de leur infirmité due aux fatigues, dangers ou accidents du service militaire, aggravation présumée imputable au service, sous réserve de la preuve contraire à la charge de l'autorité militaire.
2° - La réforme temporaire étant assimilable, pour les hommes de troupe, à la position des officiers placés hors cadres, qui ont droit à l'insigne, les militaires réformés temporairement devront également recevoir l'insigne des blessés et réformés, s'ils réunissent les conditions indiquées ci-dessus pour les réformés n° 2 ;
3° - Il en sera de même des militaires réformés n° 2 depuis la mobilisation et remplissant les mêmes conditions, placés ultérieurement, soit dans le service armé, soit dans le service auxiliaire, à la suite de la contre-visite prescrite par la loi du 17 août 1915, ou des contre-visites qui pourront de nouveau être ordonnées ;
4° - Les officiers retraités pour d'autres raisons que pour les blessures ou infirmités provenant du service, rayés des cadres ou mis hors cadres, doivent remplir les mêmes conditions que les réformés n° 2 ;
5° - Attribution de l'insigne spécial aux militaires versés dans le service auxiliaire pour maladie contractée ou aggravée au service, s'ils réunissent les conditions imposées aux réformés n° 2 par la présente circulaire.
Sur près de 8 500 000 hommes mobilisés, plus de 3 600 000 ont été blessés...
Pour prétendre au port de l'insigne des blessés, il fallait d'abord faire homologuer de façon officielle ses blessures: à cet effet, l'armée utilisait un certificat d'origine de blessure dûment rempli et contresigné par trois témoins. En voici deux exemplaires:
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