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Un peu d'histoire...
Malgré la victoire de la Marne, en septembre 1914, les Alliés n’ont remporté aucun succès décisif sur le front occidental, les armées s’enlisant dans la guerre de position durant l’hiver 1914-1915. Afin de débloquer la situation, Winston Churchill, Premier Lord de l’Amirauté, propose une opération contre les Dardanelles qui, en ouvrant un nouveau front en Méditerranée orientale, soulagerait dans un premier temps la Russie de la pression turque dans le Caucase puis, avec la réouverture des détroits au trafic maritime, permettrait des livraisons régulières de matériel à l’empire des tsars et rétablirait ainsi l’équilibre après les succès initiaux allemands sur le front oriental.
Malgré le désaccord de l’amirauté britannique qui juge le projet suicidaire en l’absence de débarquement préalable de troupes pour réduire les forts gardant le détroit, le Secrétaire d’Etat à la Guerre, le général Kitchener, accepte que cette tentative soit menée mais refuse toute opération terrestre simultanée.
Le 18 mars 1915, une escadre franco-anglaise tente de forcer le détroit mais c’est un échec total, les Alliés perdant 7 des 18 navires engagés (dont le cuirassé français Bouvet qui, après avoir heurté une mine flottante, sombre en quelques minutes, entraînant la mort de presque tout son équipage soit 28 officiers et près de 600 hommes). Ainsi se termine la 1ère phase, purement navale, des opérations dans le secteur des Dardanelles.
En avril 1915, commence alors la 2ème phase qui s’achèvera en septembre. Elle a pour cadre la presqu’île de Gallipoli où débarque un corps expéditionnaire franco-britannique. Le contingent français ou C.E.O. (Corps Expéditionnaire d'Orient) compte environ 20 000 hommes placés sous le commandement du général d'Amade remplacé en mai par le général Gouraud qui sera grièvement blessé fin juin. Amputé du bras droit, il est à son tour remplacé par le général Bailloud.
Placée sous le commandement du général allemand Liman von Sanders, la Vème Armée turque va résister à toutes les attaques des troupes alliées qui, outre les difficultés du terrain, doivent également supporter des conditions de vie très difficiles, les épidémies faisant des ravages. Enfin, l’entrée en guerre de la Bulgarie, en octobre 1915, rend désormais nécessaire l’envoi de forces à Salonique.
Toutes ces raisons expliquent la décision d’évacuer la péninsule de Gallipoli (3ème phase) entre le 10 décembre 1915 et le 8 janvier 1916.
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